Le mot du président
Climatiseurs en cuisine.
D. Berthoud, Le Frigoriste, No 45, octobre 2014
Chers membres et chers lecteurs,
A quoi doit servir le mot du Président ? Bonne question ! Pour ma part, c’est finalement une chance de pouvoir utiliser cette tribune, il ne faut donc pas la gaspiller !
Alors au diable les discours convenus sur la pluie et le beau temps, l’ASF est un vecteur d’information, certes, mais doit servir aussi à défendre ses membres et notre profession en général. A la question citée en préambule, je répondrai que le mot du Président doit pouvoir créer la polémique, il suffit juste de ne pas s’éloigner trop du politiquement correct ! Finalement, la polémique a le mérite de mettre les problèmes en avant et de pouvoir se positionner en tant qu’association professionnelle, et surtout de chercher et proposer des solutions.
Cet été, j’ai été contacté par un de nos membres de la région genevoise suite à un article de presse paru dans le journal « Le Cafetier » distribué dans la branche de la restauration et cuisine professionnelle. Cet article ventait en fait, la pose de climatiseurs en cuisine pour régler le problème de dissipation de chaleur provoqué par le mobilier autonome… Je vous laisse juge à l’heure de la « 2ème campagne du Froid Efficace » de ce genre de conseil…
Hormis le fait de cette gageure au niveau énergétique, cet article démontre que nous sommes en train de perdre du terrain dans le marché du froid « cuisine et restauration », au profit des cuisinistes et agenceurs. En effet, il est beaucoup plus simple pour eux de proposer systématiquement des équipements autonomes dans les projets de réalisation d’agencement de cuisine, sans devoir se préoccuper d’obligation légales (OESP) rencontrées avec des installations de type traditionnel avec froid centralisé. De plus ils n’ont pas besoin de compétences particulières en réfrigération et fournissent par la même occasion le mobilier autonome.
Une fois la cuisine réalisée selon le précepte autonome, lorsque le client se rend compte que la chaleur en cuisine est insoutenable, il se retrouve à devoir choisir la solution vantée dans le journal précité. Le chiffre d’affaire réalisé auparavant par le frigoriste pour la vente de mobilier « froid central » est clairement transféré chez le cuisiniste ou l’agenceur par l’utilisation de mobilier de type autonome.
Comment pouvons-nous réagir à ce problème ?
Dans un premier temps, nous avons clairement identifié le problème comme une zone grise à mi-chemin entre l’OFEV et l’OFEN, je m’explique : l’OFEV régit le contrôle des installations contenant des fluides stables dans l’air. A ce jour, l’ordonnance de l’ORRChim autorise la pose de mobilier autonome si la quantité de réfrigérant ne dépasse pas 3 kg par unité. L’OFEN cherche à faire des économies d’électricité dans tous les domaines, donc ne va pas faire la promotion d’installation gourmande en énergie.
Notre commission technique de l’ASF va présenter un comparatif entre une installation type cuisine autonome et cuisine branchée sur froid central. Une fois le résultat de cette étude connue, nous allons saisir les autorités pour leur exposer le problème.
Je reviens aux cuisinistes et agenceurs avec qui j’ai le plaisir d’entretenir de très bonnes relations, je tiens à préciser qu’ils ne sont pas des « hors-la-loi » mais qu’ils profitent d’une situation non réglementée, pour le moment.
Pour terminer, je reviens à notre centre de formation, je vous informe que son inauguration officielle a été déplacée au printemps prochain. Toutefois, il est déjà opérationnel et n’attends plus que vous le réserviez pour une utilisation dans le cadre de votre entreprise ou autre, la location est ouverte.
Je tiens, comme toujours à remercier au nom du comité et au nom de l’ASF, tous les membres bénévoles qui s’engagent pour que vive notre association.
Votre président
Dominique Berthoud
